Stèle de Carpentras

Stèle de Carpentras
Stèle de Carpentras, dans CIS II 141 (inscription en gros plan)
Stèle de Carpentras, dans CIS II 141 (inscription en gros plan)
Type tablette d'argile
Période IXe siècle av. J.-C.
Culture phénicien
araméen
Date de découverte 1704
Lieu de découverte Memphis (Égypte)
Conservation bibliothèque Inguimbertine
Carpentras
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La stèle de Carpentras ou de Taba, aussi appelée Tabula rigordiana ou Table de Rigord, est une stèle datée entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère[1], trouvée à Memphis (Égypte) en 1704, qui contient la première inscription publiée écrite en alphabet phénicien, et la première identifiée (un siècle plus tard) comme étant de l'araméen[Note 1],[2],[3]. Elle se trouve à Carpentras, à la bibliothèque Inguimbertine[4]. Des textes araméens plus anciens ont été trouvés datant du IXe siècle av. J.-C., mais celui-ci a été le premier à être publié en Europe[5]. Il est connu sous les noms de KAI 269, CIS II 141 et TAD C20.5.

Il s'agit d'une dédicace funéraire à une dame inconnue appelée Taba ; la première ligne de l'image la représente debout devant le dieu des enfers, les bras levés, et la seconde, allongée, morte, prête pour l'enterrement. L'inscription textuelle est typique des tablettes funéraires égyptiennes dans la mesure où elle la décrit comme n'ayant rien fait de mal dans sa vie et lui souhaite le meilleur en présence d'Osiris. Un débat scientifique de longue durée s'est concentré sur la langue de l'inscription et sur la question de savoir si elle a été écrite en prose ou en poésie.

C'est la première inscription sémitique du nord-ouest (c'est-à-dire cananéenne ou araméenne) publiée dans les temps modernes (les inscriptions des cippes de Melqart, rapportées dix ans plus tôt en 1694, n'étaient pas encore publiées dans leur intégralité en 1704)[2]. Au moment de sa découverte, elle est considérée comme un texte phénicien[2],[6]. Des érudits ont soutenu plus tard que l'inscription était « araméenne » ou « chaldéenne »[7]. Depuis le début du XIXe siècle, la langue de l'inscription est considérée comme étant de l'araméen[8],[9].

Le texte est d'abord traduit intégralement par Jean-Jacques Barthélemy dans les années 1760, puis par Oluf Gerhard Tychsen en 1802 ; les deux traductions sont ensuite comparées et critiquées par Ulrich Friedrich Kopp en 1821[10], qui est à son tour cité par Wilhelm Gesenius dans ses Scripturae linguaeque Phoeniciae largement publiées[11]. Kopp a critiqué Barthélemy et d'autres érudits qui avaient qualifié l'inscription et certaines pièces de monnaie de phéniciennes, « ayant tout attribué aux Phéniciens et rien aux Araméens, comme s'ils n'avaient rien pu écrire du tout »[12]. Kopp a noté que certains mots sur la stèle correspondaient à l'araméen du Livre de Daniel et du Livre de Ruth[13].

Publication initiale

La stèle telle que publiée en 1704.

La stèle est publiée pour la première fois en 1704 par Jean-Pierre Rigord dans un article axé sur la description de l'écriture hiératique ; cet article a constitué la première reconnaissance d'une écriture égyptienne non hiéroglyphique dans les temps modernes. Jean-Pierre Rigord a écrit : « J'ai dans mon cabinet un monument égyptien que j'ai dessiné ici, sur lequel se trouvent des personnages historiques, au-dessus d'une inscription punique »[8],[14],[15].

Jean-Pierre Rigord fait alors réaliser un certain nombre de moulages en plâtre, de dimensions (H x L x P) 46,5 × 34 × 3,7 cm[16], qu'il distribue à d'autres membres de la communauté universitaire, principalement dans le sud de la France[17]. La stèle est ensuite revue par Anne Claude de Caylus, Bernard de Montfaucon[18] et Jean-Jacques Barthélemy[19]. L'examen de J-J Barthélemy met alors fin à un premier différend sur la langue de l'inscription – un consensus se forme sur le fait que l'inscription est phénicienne ; ce consensus devait perdurer jusqu'au début du XIXe siècle[20].

Versification

Un certain nombre d'érudits ont suggéré que l'inscription soit traduite sous forme de poème, c'est-à-dire sous forme métrique. Cela a été proposé pour la première fois en 1868 par Joseph Derenbourg[21],[22].

L'inscription, sous forme poétique, a été traduite par Charles Cutler Torrey comme suit[23] :

« Blessed is Taba, daughter of Tahapi, devotee of the god Osiris ;

She, who to none did aught of evil, by whom no slander whatever was spoken.

Before Osiris be thou blest, before him take the gift of water ;

Be thou (his) worshipper, my fair one, and among his saints be thou complete. »

« Bienheureuse soit Taba, fille de Tahapi, fidèle au dieu Osiris ;

Elle qui n'a fait de mal à personne, et par qui aucune calomnie n'a été prononcée.

Devant Osiris, sois bénie, devant lui, prends le don de l'eau ;

Sois son adoratrice, ma bonne, et sois au nombre de ses saints. »

.

Images

Dans la partie supérieure de la stèle, le dieu égyptien des enfers Osiris est assis sur le trône, reconnaissable à sa crosse et son fléau caractéristiques[4]. Derrière lui se trouve une déesse vêtue d'une jupe longue ; cela pourrait être Isis ou Maât[4]. À table, une dame, peut-être la défunte, se tient les bras levés dans une pose d'adoration. Dans l'image du bas, la défunte est représentée allongée sur un lit en forme de lion. Le dieu embaumeur Anubis est représenté, assisté d'Horus à tête de faucon[4]. Les quatre vases canopes avec les entrailles de la défunte se trouvent sous le lit, avec pour couvercles les têtes des quatre fils d'Horus : Amset (tête humaine), Hâpi (babouin), Douamoutef (chacal), Kébehsénouf (faucon). Nephtys est agenouillée aux pieds de la morte et Isis est représentée à sa tête[4].

Dans la culture populaire

La stèle figure dans trois lettres écrites par Vincent van Gogh en 1889 à son frère et à sa sœur[24].

Exposition

D'octobre 2022 à janvier 2023, la stèle est prêtée au British Museum pour y être exposée auprès de la pierre de Rosette[25],[1].

Bibliographie

  • M. Rigord, « Lettre de Monsieur Rigord Commissaire de la Marine aux journalistes de Trévoux sur une ceinture de toile trouvée en Égypte autour d'une momie », Mémoires pour l'histoire des Sciences et les Beaux Arts, Trévoux, Imprimerie de S.A.S., vol. 4,‎ , p. 332 (lire en ligne sur Gallica).
  • (de) Ulrich Friedrich Kopp, Bilder und Schriften der Vorzeit, vol. 2, Auf Kosten des Verfassers, , 296 p. (lire en ligne), « Semitische Paläographie: Aramäische ältere Schrift. », p. 226–244.
  • (de) Rudolf Jaggi, « Der „Stein von Carpentras“ », Kemet : Die Zeitschrift für Ägyptenfreunde, vol. 21, no 1,‎ , p. 58-61 (lire en ligne [PDF]).
  • Jean-Jacques Barthélemy, « Explication d'un bas-relief égyptien, et de l'inscription phénicienne qui l'accompagne », Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, avec les Mémoires de littérature tirés des registres de cette académie, vol. 32,‎ , p. 725-738 (lire en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit donc de la transcription d'un texte araméen en caractères phéniciens.

Références

  1. a et b Ville de Carpentras, « La stèle égyptienne de l'Inguimbertine en voyage à Londres », sur www.carpentras.fr, Mag N°176, (consulté le ).
  2. a b et c J. C. L. Gibson, Textbook of Syrian Semitic Inscriptions : II. Aramaic Inscriptions: Including Inscriptions in the Dialect of Zenjirli, OUP Oxford, (ISBN 978-0-19-813186-1, lire en ligne), p. 120 :

    « The Carpentras stele: The famous funerary stele (CIS ii 141) was the first Syrian Semitic inscr. to become known in Europe, being discovered in the early 18 cent.; it measures 0.35 m high by 0.33m broad and is housed in a museum at Carpentras in southern France. »

  3. C. Caputo et J. Lougovaya, Using Ostraca in the Ancient World: New Discoveries and Methodologies, De Gruyter, coll. « Materiale Textkulturen », (ISBN 978-3-11-071290-2, lire en ligne), p. 147 :

    « The earliest of the Aramaic finds known to us is the so-called "Carpentras stele"... »

  4. a b c d et e Rudolf Jaggi, (2012) " completely wrong, stele found in Égypt (Memphis) Der "Stein von Carpentras", Kemet: Die Zeitschrift für Ägyptenfreunde, volume 21, issue 1, p.58-61: "So landet man über kurz oder lang vor der Bibliothèque Inguimbertine. Der 1745 von Malachie d'Inguimbert gegründeten Bibliothek ist heute die Musée Comtadin-Duplessis angeschlossen, ein kleines Museum mit Volkskunst und Werken einheimischer Maler. Im ersten Stock des schönen Gebäudes findet sich in einer finsteren Ecke die alte Vitrine mit dem sog. Stein von Carpentras."
  5. Aramaic - 10th cent. B.C. - today.
  6. Peter T. Daniels, A Companion to Ancient Near Eastern Languages, John Wiley & Sons, , 7–8 p. (ISBN 978-1-119-19329-6), « The Decipherment of Ancient Near Eastern Languages » :

    « Barthélemy was not done. On 13 November 1761, he interpreted the inscription on the Carpentras stela (KAI 269), again going letter by letter, but the only indication he gives of how he arrived at their values is that they were similar to the other Phoenician letters that were by now well known… He includes a list of roots as realized in various languages – and also shows that Coptic, which he conjectured was the continuation of the earlier language of the hieroglyphs, shares a variety of grammatical features with the languages listed above. The name "Semitic" for those languages lay two decades in the future, and the group "Aramaic," which from the list includes Syriac, Chaldaean [Jewish Aramaic], and Palmyrene, as well as the Carpentras stela, seems to have been named only about 1810 though it was recognized somewhat earlier (Daniels 1991) »

    .
  7. (la) Tychsen, « De LINGVÆ PHOENICIÆ ET HEBRAICÆ MUTUA ÆQVALITATE », Nova Acta Regiae Societatis Scientiarum Upsaliensis, Almqvist & Wiksells,‎ , p. 87– (lire en ligne) :

    « Vix itaque mente concipi posset, quî factum, vt cl. Barthélemy sepulcralem inscriptionem Carpentoractensem lingua chaldaica & litteris partim assyriacis, partim phœniciis exaratam appellare potuerit inscriptionem phœniciam, nisi linguam phœniciam suisse affinium dialectorum centonem credidisser. »

    Also at Biodiversity Library.
  8. a et b Maurice Pope, The Story of Decipherment: From Egyptian Hieroglyphs to Maya Script, Thames and Hudson, (ISBN 978-0-500-28105-5, lire en ligne), p. 43 :

    « Rigord's article was illustrated with plates of an ordinary hieroglyphic inscription, a specimen of the mummy text, and another stone inscription from Egypt from his collection. With the aid of the passage about Egyptian writing in Clement, he identified the first as 'symbolical hieroglyphic', the second as either 'hieratic' or as 'cyriological hieroglyphic', and the third as 'epistolographic'. He thought that this last one, written from right to left, was probably Phoenician. The script was said to have been in public use, and Phoenician might have come in as a mercantile language with the Shepherd Kings. The divergence of the language from Hebrew (the original tongue of mankind) had obviously reached the point of unintelligibility in Joseph's day for an interpreter to have been considered necessary between him and his brothers, and Jerome had said that Phoenician was half-way between Hebrew and Egyptian. Finally, Rigord suggested that the language might have been the same as Punic. »

  9. Shea, W. (1981). The Carpentras Stela: A Funerary Poem. Journal of the American Oriental Society, 101(2), 215–217. doi:10.2307/601762; Allen, D. (1960). The Predecessors of Champollion. Proceedings of the American Philosophical Society, 104(5), 527–547. Retrieved August 19, 2020, from JSTOR:985236; Bezalel Porten et Ada Yardeni, Textbook of Aramaic documents from ancient Egypt: Ostraca & assorted inscriptions, Hebrew University, Dept. of the History of the Jewish People, (ISBN 978-965-350-089-1, lire en ligne); (en) « Aramaic – Examples of writing », Mnamon: Ancient writing systems in the Mediterranean
  10. Kopp 1821, p. 229 (§ 174).
    "Seit Barthelemy hatte kein Anderer es gewagt, eine weitere Erklärung unseres Denkmals zu versuchen, bis endlich O. G. Tychsen (in d. act. nov. Upsal. VII, 1815, p. 92) jene durch eine neue verbessern wollte."
  11. Wilhelm Gesenius, Scripturae linguaeque Phoeniciae monumenta quotquot supersunt edita et inedita, vol. 1–3, (lire en ligne).
  12. Kopp 1821, p. 226-227 (§ 168–169).
    "Irre ich nicht, so hat man die Benennung "phönicische Schrift" bisher etwas zu freygebig gebraucht, den Phöniciern alles gegeben, und den Aramäern nichts gelassen, gleichsam, als ob diese gar nicht hätten schreiben können, oder doch von ihnen nicht ein einziges Denkmal aus ältern Zeiten sich sollte erhalten haben. Selbst Schriften, in welchen sich die aramäische Mund-Art gar nicht verkennen läßt, nennen die Orientalisten phönicisch (§. 195), bloß weil sie noch nicht geahndet haben, daß eine Verschiedenheit vorhanden seyn könne. Ein Haupt-Unterscheidungs-Zeichen – So weit man, ohne auch dasjenige gesehen zu haben, was etwa noch entdeckt werden könnte, vorjetzt durch bloße Induction schließen kann – scheint in den Buchstaben ב, ד, ע und ר zu liegen. Denn so viele phönicische Denkmäler ich auch betrachtet habe; so sind mir doch in keinem einzigen ächt phönicischen diejenigen Gestalten vorgekommen, welche sich oben öffnen (§ 100). Nur bey dem einzigen ע finden sich, wie ich schon erinnert habe, jedoch höchst seltene Ausnahmen, die zuweilen bloß von der Uebereilung des Schreibers herrühren (z.B. im ersten ע der oxforder Inschrift (B.I. p. 207). Wir haben sogar oben (§ 159) gesehen, daß selbst noch 153 Jahre nach Christi Geburt, als schon die Schrift in Phönicien sehr ausgeartet war, und in dem ganzen Zeit-Raume vorher, nie ד und ר mit von oben geöffneten Köpfen erscheinen. Dagegen haben diejenigen Denkmäler, auf welchen man sie antrifft, wie ich glaube, auch keinen Anspruch an Pönicier, als Urheber. § 169 Unter solche gehört vor allen die Inschrift von Carpentras, welche ich hier um so lieber vornehme, als ihre Aechtheit über allen Zweifel erhoben ist... § 195 Die Schrift darauf nannte man ehemals ägyptisch, welches freylich, weder in Vergleichung mit der ägyptischen Buchstaben-Schrift eine angemessene Benennung, noch der Sprache wegen eine zu wagende Vermuthung war. Schwerlich richtig ist aber auch die bey neuern Gelehrten (Gessenii Gesch. d. hebr. Spr. 139. Bibl. der alt. Literat. VI. 18. Hammer Fund-Grub. V. 277 °°) aufgekommene Benennung "Phönicisch". Ja Hartmann (II. II. 540) nennt sogar unmittelbar nach der ersten malteser diese "eine andere phönicische Inschrift". Schon die Mund-Art, welche nicht phönicisch, sondern aramäisch ist, würde uns vermuthen lassen, daß die Schrift den Aramäern ebenfalls gehöre; wenn nicht in dieser sich zugleich auch Merkmale einer Verschiedenheit von der phönicischen zeigten (s. oben § 100, 168). Ich habe daher mit gutem Vorbedachte unser Denkmal von Carpentras aus meiner kleinen Sammlung phönicischer Inschriften (B. I. 195) ausgeschlossen. § 196 Es scheint, als ob zur Zeit des oben (§. 193) mitgetheilten babylonischen Denkmals Aramäer und Phönicier eine und dieselbe Schrift gehabt hätten. Gegen 300 Sahre vor unserer Zeit-Rechnung war aber meiner Vermuthung nach schon eine Trennung eingetreten. Ich sage Vermuthung: denn mein Schluß gründet sich nur auf die einseitige Auslegung folgender Münze, bey welcher man mir vielleicht mehr als einen Einwurf zu machen im Stande ist.."
  13. Kopp 1821, p. 182–185.
    "Es gehört nicht viel dazu, um einzusehen, daß die Mund-Art, welche in dieser Inschrift herrscht, aramäisch sey. Schon de Wörter עבדת קדם ,ברת ,אמרת, u. s . w. verrathen sie. Allein rein Chaldäisch kann man sie nicht nennen; man müßte denn mit O. G. Tychsen zu manchen Vorausseßungen und Uenderungen seine Zuflucht nehmen wollen. [ ] ist nimmermehr chaldäisch; sondern entweder äthiopisch hic, hoc loco, oder das hebräische Demonstrativum. Denn man bemerkt auch ben [ ] die Orthographie, nach welcher [ ] statt [ ] gefegt wird. Ich war einmal in Versuchung das Relativum der Zabier darinnen sinden zu wollen, weil ich [ ] wirklich gedruckt fand. Als ich aber die Handschrift selbst verglich, say' ich bald, daß es ein Druckfehler, statt [ ], war… [ ]. Oyngeachtet die Endigung nicht gewöhnlich im Chaldäischen ist, so findet sich doch in der Ueberseßung des Buches Ruth (III. 10) dieses Wort grade so geschrieben. [ ] Daß dieses Zeit-Wort hier nicht perfectus fuit, wie gewöhnlich, heißen könne, lehrt der Zusammenhang. Es hat aber auch transitive Bedeutung, wie die Wörter-Bücher lehren (Simonis und Gesenius n. 2) und auch das arabische [ ] tamam wird für perfecit, complevit gebraucht. Ich habe mir daher um so weniger ein Gewissen daraus gemacht, ihm die transitive Bedeutung hier beyzulegen, als in dieser Anschrift, in welcher [ ], [ ] und dergleichen an keine Regeln gebundene Wörter vorkommen, es eine Recheit reyn würde, den Sprach-Gebrauch vorschreiben zu wollen. Daß übrigens in [ ] das [ ] für [ ] stehe, siehet man selbst aus dem Chaldäischen der Bibel (Dan. IV. 15. V. 8)."
  14. Maurice Pope, The Story of Decipherment: From Egyptian Hieroglyphs to Maya Script, Thames and Hudson, , 43–44 p. (ISBN 978-0-500-28105-5, lire en ligne) :

    « ...it contained two new ideas of great importance. The first was that hieroglyphic was not a secret script at all but the opposite, a public one for use on public monuments, devised for the benefit of those who were illiterate and unable to read the (Hebrew-derived) alphabetic script. The temple-entrance inscription in Clement, which Rigord realized to be the same as that presented without a translation in our manuscripts of Plutarch, was given by him a totally non-mystical interpretation: in the context, 'God hates Impudence', could only mean 'one must approach a Temple with the reverence due to the presence of God'. Rigord's second novel suggestion, which was to remain dormant until Champollion, was that the meaning of 'first elements' (protastoicheia), referred to by Clement as being used to express words in 'cyriological hieroglyphic', must be alphabetic letters. »

  15. Rigord, M., "Lettre de Monsieur Rigord Commissaire de la Marine aux journalistes de Trevoux sur une ceinture de toile trouvée en Egypte autour d'une Mumie." Mémoires pour l'histoire des Sciences et les beaux Arts, Trevoux 4 (1704): 978–1000: "D'ailleurs ce qui doit avoir le plus contribué à introduire ce langage et ce caractere en Égypte, c'est la Dynastie des Rois bergers. C'étoient des Bergers Phéniciens lesquels conquirent l'Égypte, et qui y régnèrent pendant quelques siecles : ils dûrent y introduire le langage phénicien. Car ces Rois traitèrent l'Égypte en pays de conquête, ils brûlèrent les villes, abbatirent les temples, massacrèrent un nombre infini de gens et firent généralement tout ce qu'ils purent pour détruire la nation : il leur fallut donc nécessairement faire venir beaucoup de Phéniciens pour s'assurer contre les naturels du pays ; qui ne pouvaient être que très-mal intentionnés. Il serait surprenant que la langue phénicienne ne se fût pas introduite dans l'Égypte lors qu'elle était gouvernée et toute occupée par des Phéniciens. Il y avait même encore du tems d'Hérodote aux environs du Temple de Protée à Memphis un endroit où demeuraient les successeurs des Phéniciens : c'est ce que l'on appellait le camp des Tyriens. On pourrait m'opposer que Joseph dans la Genèse ne parle à ses frères que par interprète, pour ne pas se faire connaître à eux : mais quelque ressemblance qu'il y ait entre les langues, elles changent considérablement pour peu qu'elles s'éloignent de leur source. Le grec littéral par exemple n'est pas entendu par les Grecs d'aujourd'hui, quoi que ce soit la langue mère. Pour venir à la langue punique, on voit que cette langue doit avoir une grande ressemblance avec l'hébreu littéral. En effet, tous les savants qui ont voulu expliquer la scène punique qui est dans Plaute, ont recours aux racines hébraiques ; et ce n'a été qu'à force de réflexions qu'ils en sont venus à bout. Ainsi le langage du public en Égypte pouvait fort bien être punique originairement, sans être entendu par des bergers Phéniciens. J'ai dans mon cabinet un monument égyptien que j'ai fait graver ici, sur lequel il y a des figures historiques, et par dessus de l'écriture punique ; ce qui paraît une preuve assez solide du sentiment que je viens de proposer."
  16. Crotos, « Moulage de la Tabula rigordiana, musée Calvet (Avignon) », sur zone47.com (consulté le ).
  17. Rudolf Jaggi, (2012) "Der "Stein von Carpentras", Kemet: Die Zeitschrift für Ägyptenfreunde, volume 21, issue 1, p. 58-61: "Um diese entbrannte sofort nach Rigords Veröffentlichung ein Gelehrtenstreit. Der Besitzer ließ nämlich eine ganze Anzahl von Gipsabgüssen herstellen, damit sich seine gelehrten Freunde (meist Adlige aus Südfrankreich) intensiv damit beschäftigen konnten."
  18. Montfaucon, Père Bernard de, "Le corps d'Osiris avec une tête de Monstre", L'Antiquité expliquée et représentée en figures. Suppl. II, Paris 1719, p. 207ff.
  19. Barthélemy 1768. CE bas-relief exécuté sur une pierre dont la longueur est d'environ un pied six pouces, et la largeur d'un pied huit lignes, possédé d'abord par M. Rigord de Marseille, ensuite par M. de Mazaugues, Président au Parlement d'Aix, est aujourd'hui conservé dans la bibliothèque de M. l'évêque de Carpentras... Voici des raisons pour prouver que nous devons ce bas-relief à des Phéniciens ; 1.° l'inscription est dans leur langue, et les lettres ressemblent pour la plupart à celles que nous voyons sur les médailles frappées par des Phéniciens, soit en Chypre, soit dans les pays voisins ; 2.° Osiris paroît aveo ses attributs sur les médailles que ce peuple frappoit dans l'île de Malte ; 3.° on ne trouve point en Égypte de pierres sépulcrales ornées d'inscriptions et de bas-reliefs, tandis qu'il est prouvé, par les marbres de Chypre et de Malte, que cet usage était connu des Phéniciens.
  20. Rudolf Jaggi, (2012) "Der "Stein von Carpentras", Kemet: Die Zeitschrift für Ägyptenfreunde, volume 21, issue 1, p. 58-61: "Er selbst bezeichnete die Inschrift als "phönizisch". In seiner oben erwähnten Publikation von 1704 stellte er näm- lich die Theorie auf, die phönizische Schrift sei älter als die ägyptische und habe diese beeinflusst! Der Pater de Montfaucon konterte 1719: "Die Schrift, die sich unter dem Bild befindet, ist die wahre ägyptische Schrift, nicht hieroglyphisch." Wahrscheinlich hat er bereits hie- ratisch oder demotisch geschriebene Dokumente gesehen und die Steleninschrift diesen zugeordnet. Der Comte (Graf) de Caylus gab ihm 1752 recht: "Die Schrift ähnelt stark der phönizischen [...], aber Pater Montfaucon hat besser geur- teilt, als er sie als ägyptisch erklärte. Tatsächlich ist sie unter einem ägyptischen Bas-Relief eingraviert!" – ein ebenso ver- blüffend einfacher wie falscher Schluss. Am Ende seines Resümees versteigt sich der Graf sogar zu der Behauptung, mit dieser Inschrift sei bewiesen, dass die phönizische Schrift von den ägyptischen Hieroglyphen abstamme. Der Abbé Jean-Jacques Barthélémy (1716–1795), der auch einen Abguss des "Steins" besaß, beendete 1761 den Streit mit seiner Explication d'un bas-relief égyptien et d'une in- scription phénicienne qui l'accompagne... Graf Caylus reagierte als erster auf die Publikation – und er reagierte großzügig, wie es sich für einen echten Wissen- schaftler gebührt: "Ich habe Grund zu glauben, dass diese phönizische Inschrift, durch Abbé Barthélémy mit großem Scharfsinn und großer Kenntnis der gelehrten Sprachen ausgedeutet, großen Lärm machen wird (fera de bruit) im kleinen Kreise der Gelehrten."
  21. Rudolf Jaggi, (2012) "Der "Stein von Carpentras", Kemet: Die Zeitschrift für Ägyptenfreunde, volume 21, issue 1, p. 58-61: "...in der zweiten Hälfte des 19. Jh.s ein neuer Gelehrtenstreit um sie entbrannte: ob nämlich die Inschrift als Gedicht, also in metrischer Form, oder als Prosa zu übersetzen sei. Die Diskus- sion wurde 1868 durch Joseph Derembourg [12] (1811–1895) ausgelöst, der als erster diese Idee vertrat. Seitdem wurde die Kontroverse offenbar fortgesetzt und dauert eigentlich bis heute an, was entsprechend abweichende Übersetzungen generierte."
  22. Derembourg, Joseph, Notes épigraphiques sur l'inscription de Carpentras in Journal asiatique 11, Paris, 1868, p. 227 ; Shea, William H. "The Carpentras Stela: A Funerary Poem." Journal of the American Oriental Society, vol. 101, no. 2, 1981, p. 215–217. JSTOR:601762; Accessed 4 Oct. 2020.
  23. Torrey, C. (1926). A Specimen of Old Aramaic Verse. Journal of the American Oriental Society, 46, p. 241–247, DOI 10.2307/593810.
  24. 753: To Theo van Gogh. Arles, Friday, 29 March 1889, note 8. Also letters 764 and 785.
  25. Sylvie Royer, « La stèle de Taba, de Carpentras au British Museum de Londres », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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