Omar Radi

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Omar Radi
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (37 ans)
KénitraVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
marocaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Middle East Eye (depuis le )
Orient XXI (depuis )
Telquel ( - )
Le Journal hebdomadaire (jusqu'en )
Lakome.com (en)
Le DeskVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Lieux de détention
Prison locale d'Aïn Sebaâ 1 (d) (), prison locale d'Aïn Sebaâ 1 (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata

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Omar Radi (en arabe : عمر الراضي), né en 1986 à Kénitra, est un journaliste d'investigation marocain[1]. Il travaille en particulier sur les questions de corruption[2], de mouvements sociaux et de droits humains. Il est également cofondateur du journal en ligne le Desk[3].

Probablement victime de la presse de diffamation, il est condamné le 19 juillet 2021 à six années de prison pour atteinte à la sûreté extérieure de l'État, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur, des accusations largement critiquées au Maroc et dans le monde.

Harcèlement et condamnations

Pour avoir, en , critiqué publiquement une décision de justice relative au Hirak[4], il est incarcéré le à Casablanca à la prison de Aïn Sebaâ. L'indignation causée sur les réseaux sociaux et une manifestation à Rabat[5] forcent le pouvoir à le faire relâcher quelques jours plus tard. Le , il est condamné à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 500 dirhams, et précise qu'il fera appel de la décision[6].

Alors qu'une source proche des services de renseignements affirme que le Maroc ne travaille que sur de l'humain[7], Amnesty International et Forbidden Stories révèlent que, dès 2019, le téléphone du journaliste est espionné par un logiciel, Pegasus, de l'entreprise israélienne NSO Group Technologies, celui-là même qui infecte en 2018 le téléphone du journaliste assassiné Jamal Khashoggi[8]. Le , la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) convoque le journaliste pour une supposée affaire d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères[9]. À l'issue d'un an de préventive, une cour de Casablanca le condamne le 19 juillet 2021 à six années de prison pour « atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur »[10].

En août 2020, plusieurs centaines de personnalités marocaines signent un manifeste contre la répression policière et la diffamation des opposants en mentionnant « plusieurs cas d’emprisonnement politique et de harcèlement, parmi lesquels l’arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni, ainsi que les répressions subies par des mouvements sociaux »[11],[12].

En mars 2022, Omar Radi est condamné en appel à six ans de prison ferme dans une double affaire d’espionnage et de viol. La peine est assortie d’un dédommagement de 200 000 dirhams en faveur de la partie civile[13].

Le 18 juillet 2023, la cour de cassation rejette son pourvoi et Omar Radi est maintenu en prison[14].

Soutiens

En , la rappeuse afghane Sonita Alizadeh, l'activiste hongkongaise Agnes Chow et Omar Radi sont retenus pour être soumis au vote du « Prix Liberté », qui invite les jeunes de 15 à 25 ans à désigner une personne ou une organisation engagée dans un combat en faveur de la liberté[15].

Lors du procès de mars 2022, de nombreuses voix s'insurgent contre la condamnation de l'opposant. Omar Radi est « soutenu par une campagne de solidarité au Maroc et à l’étranger »[16]. De grandes ONG telles que Human Rights Watch remettent en cause ce verdict politique[17].

En janvier 2023, à la suite d'un scandale de corruption marocaine inédit, le Parlement européen adopte une résolution condamnant le Maroc pour sa répression des journalistes et en particulier pour le cas d'Omar Radi[18],[19]. Le cas d'Omar Radi devient « emblématique d’une presse indépendante muselée ces dernières années dans le royaume chérifien »[20].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Références

  1. Dounia Hadni, « Au Maroc, Omar Radi, nouveau journaliste dans le viseur des autorités », sur Libération.fr, (consulté le ).
  2. Benoît Delmas, Maghreb : la liberté d'opinion sous les barreaux, lepoint.fr, 11 août 2020
  3. « Qui sommes nous ? », sur Le Desk (consulté le )
  4. (en) « Moroccan YouTuber sentenced to prison, journalist detained », sur www.aljazeera.com, (consulté le ) : « Meanwhile, journalist and activist Omar Radi was detained in Casablanca on Thursday and charged with insulting a judge. ».
  5. « Des centaines de Marocains manifestent contre l'arrestation du journaliste, Omar Radi », sur RTBF Info, (consulté le ).
  6. « Au Maroc, le journaliste Omar Radi condamné à quatre mois de prison avec sursis », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Piratage du portable de Omar Radi: les dessous de l’accusation des autorités marocaines par Amnesty international », sur fr.le360.ma, (consulté le )
  8. « Amnesty dénonce l’espionnage d’un journaliste marocain défenseur des droits de l’homme par une technologie quasi indétectable », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Omar Radi, convoqué pour soupçons d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères », sur Le Desk (consulté le ).
  10. « Le journaliste et militant marocain Omar Radi condamné à six ans de prison, sur fond d’affaire « Pegasus » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Aziliz Le Corre, « Pierre Vermeren : « La situation au Maghreb est potentiellement explosive », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  12. Les artistes marocains protestent, lecourrier.ch, 11 août 2020.
  13. Le Monde Afrique, Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison, www.lemonde.fr, 4 mars 2022
  14. « Au Maroc, la justice maintient en prison les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le prix des 15-25 ans pour la Liberté », sur Normandie pour la Paix (consulté le )
  16. « Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Maroc: Human Rights Watch dénonce les "techniques de répression" du pouvoir envers les opposants politiques », sur TV5MONDE, (consulté le )
  18. « Maroc : le Parlement européen remet en lumière le sort des journalistes », sur Africanews, (consulté le )
  19. « Pourquoi le Parlement européen prend-il une résolution contre le Maroc ? », sur TV5MONDE, (consulté le )
  20. « Au Parlement européen, le retour de bâton du « Marocgate » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
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